mercredi 4 juin 2014

Helma Sanders Brahms

Je suis désolée de venir vous importuner
Mais je voulais vous faire savoir que  Helma Sanders Brahms
Est décédée ce jeudi 28/05/14.
Notre grande réalisatrice admirée du public de Creteil
Et connue internationalement pour notamment son film "Allemagne Mère Blafarde"
Nous manquera alors même que le combat des femmes réalisatrices commence à peine
À être l'objet d'un peu plus d'intérêt médiatique.

Je vous communique un texte que j'ai écrit en son honneur
Et avec émotion. 
Et pour que son œuvre continue à être diffusée et connue.
Si vous le jugez utile, merci de relayer cet hommage nécessaire.

Bien à vous

Jackie
Hommage à Helma Sanders Brahms

Grâce à Helma, grâce à l’intensité et à la force, de son cinéma nous avons accepté de nous engager dans la restitution de nos vies à travers l’Histoire. Nous avons pris conscience que nous sommes vivantes et responsables. Désormais nous faisons face à notre histoire personnelle et à la grande Histoire collective. C’est cela le talent particulier d’Helma : celui de savoir solliciter l’individu dans son histoire et dans l’Histoire. Une œuvre majeure.

A partir de cette position (évidente dans son film : Allemagne Mère Blafarde qui connut un très grand succès international), que je ressens comme politique et artistique, Helma Sanders Brahms a rayonné dans le cinéma européen et mondial de manière forte et constante.

Elle a sillonné le monde entier avec ses films à travers les plus
prestigieux festivals collectionnant les récompenses
Berlin, Venise, Cannes, Tokyo, Créteil…

Ma rencontre avec Helma date de 1979 année de naissance de notre
festival . Elle avait déjà une œuvre en plein essor  et notre festival
débutant a connu grâce à sa venue un succès public et médiatique
immédiat. Nous étions les « filles des ennemis héréditaires : c’était de cette façon
que nous parlions de nos vies.
Elle particulièrement, avec les autres réalisatrices allemandes des années 80, a
apporté au cinéma français une nouvelle dimension : celle de la liberté de passer du documentaire à la fiction, du court métrage au long métrage dans un élan créatif en prise directe avec la réalité. En France, notre Agnès Varda était alors une des seules à avoir tout essayé.

Helma a tout tenté, y compris le film musical « Clara », son dernier long métrage fiction que nous avons présenté à la cinémathèque française en 2009 et qui met en scène la vie et l’œuvre de Clara et Robert Schuman et Johannes Brahms.
Y compris des parcours inattendus comme aux côtés de Pier Paolo Pasolini suivant son travail sur Médée
C’est d’ailleurs lui qui a fortement encouragé Helma à faire du cinéma de fiction. J’ai revu récemment un de ses premiers films  inédit en France, « les Derniers Jours de Gomorrhe (Die letzten Tage von Gomorrha, 1974) ». Là aussi je suis admirative devant l’invention formelle qui fait de ce film une vraie aventure de politique fiction, mais surtout une création visionnaire organisée comme un film-d’opéra .

Le festival Internationnal de Films de Femmes de Créteil est fier,
je suis fière d’avoir pu découvrir assez tôt l’œuvre d’Helma SANDERS BRAHMS pour qu’elle reste présente dans les esprits et les cœurs de toutes les spectatrices de Sceaux et de Créteil et surtout qu’elle touche les jeunes générations.

Sa mémoire sera honorée et nous seront vigilantes pour que son œuvre demeure.

Jackie BUET 29/05/2014

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